« Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je peur ? » (Psaume 27 [26], 1)
« Peu de temps après la naissance de Mariana, les médecins lui ont diagnostiqué une lésion cérébrale. Jamais elle ne parlerait ni ne marcherait. Sentant que Dieu nous demandait de l’aimer ainsi, nous nous sommes jetés dans les bras du Père », écrit Alba, une jeune mère brésilienne. Elle poursuit : « Après quatre ans vécus avec nous, elle a laissé un message d’amour à tous.
Nous n’avons jamais entendu les mots papa et maman de sa bouche, mais dans son silence, elle parlait avec ses yeux, qui resplendissaient de lumière. Si nous n’avons pu lui apprendre à faire ses premiers pas, elle nous a appris à faire les nôtres dans l’amour, renonçant à nous-mêmes pour aimer. Mariana a été un don de l’amour de Dieu pour toute la famille, que nous pourrions résumer en une seule phrase : l’amour ne s’explique pas en paroles. »
Chacun de nous peut connaître aujourd’hui une telle situation : dans l’impossibilité de gouverner toute notre existence, nous sentons parfois le besoin d’une lumière, une simple petite lueur même, nous montrant le chemin, les décisions à prendre aujourd’hui, vers le salut d’une vie nouvelle.
« Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je peur ? »
L’obscurité de la douleur, de la peur, du doute, de la solitude, des circonstances « ennemies » qui anéantissent nos rêves, est une expérience vécue sur toute la terre et à toutes les époques de l’histoire, comme en témoigne cette ancienne prière contenue dans le livre des Psaumes.
L’auteur est probablement accusé à tort, abandonné de tous, en attente de procès. Dans l’incertitude d’un destin menaçant, il compte sur Dieu, sachant qu’Il n’a pas abandonné son peuple dans l’épreuve. Connaissant son action libératrice, il trouve en lui la lumière ainsi qu’un abri sûr et inattaquable.
C’est précisément dans la conscience de sa fragilité qu’il s’ouvre à Dieu, qu’il accueille sa présence dans sa vie et attend avec confiance sa victoire définitive sur les chemins imprévisibles de son amour.
« Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je peur ? »
Pour nous aussi c’est le moment de raviver notre confiance dans l’amour du Père, qui veut le bonheur de ses enfants. Il est prêt à se charger de nos soucis (1) pour nous éviter le repli sur nous-mêmes, nous laissant libres de partager notre lumière et notre espérance.
Cette parole de vie, comme l’écrit Chiara Lubich, nous guide sur le chemin des ténèbres vers la lumière, de notre “moi” vers le “nous” : « Elle nous invite à raviver notre foi : Dieu existe et il m’aime. […] Je rencontre une personne ? Je dois croire que Dieu a quelque chose à me dire à travers elle. Je me consacre à un travail ? Je continue à ce moment-là d’avoir foi en son amour. Une souffrance survient ? Je crois que Dieu m’aime. Arrive une joie ? Dieu m’aime. Il est ici avec moi, il est toujours avec moi, il sait tout de moi et partage chacune de mes joies, de mes pensées, de mes désirs, il porte avec moi chaque préoccupation, chacune de mes épreuves. […] Comment raviver cette certitude ? […] En le cherchant au milieu de nous. Il a promis d’être là où deux ou trois sont unis en son nom (2). Dans l’amour réciproque de l’Évangile, allons à la rencontre de ceux qui vivent la Parole de Vie. Partageons avec eux ce que la Parole nous a fait vivre et nous constaterons les fruits de sa présence : joie, paix, lumière, courage. Il restera avec nous et nous continuerons à le sentir proche et agissant dans notre quotidien (3). »
Letizia Magri
Commission Parole de Vie
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(1) Cf. 1 Pierre 5,7.
(2) Cf. Matthieu 18,20.
(3) Chiara LUBICH, Parole de Vie de juillet 2006, in Parole di Vita, ed. Fabio Ciardi, Città Nuova, Rome 2017, pp. 785-786.